Une éthique et une conscience de vivre ensemble
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Photo Radio Cooperativa. Plaza Italia lieu de rencontre de manifestants à Santiago |
Continuation de l'article "Le Chili se réveille"
Une éthique et
une conscience de vivre ensemble
Nous avons commencé ce travail avec le titre
« le Chili se réveille » qui est le slogan utilisé par la population
et la jeunesse en particulier qui se manifestent dans les rues de Santiago et
du pays. Effectivement, ce que nous voyons d’une part, c’est une population qui
ose lever la voix pour arrêter les abus. Normalement, nos voisins argentins nous
critiquent parce que nous ne savons pas défendre nos droits, baissant la tête
et gardant le silence. Cette fois ci, les chiliens participent à un mouvement
jamais vu... Mais, cette fois, l’étincelle à prit feu enflammant un pays
entier.
Une jeunesse en quête d’opportunités
et de droits :
Pendant les premières évasions de contrôl
dans le métro, un jeune à été surpris cassant le mobilier de la station devant
le regard de la multitude sans que personne réagisse. Une fois finit les jeunes
présents l’ont applaudi comme si c’était un rock star. La jeunesse réveille les
chiliens comme en 1988 à l’occasion du référendum de Pinochet lorsqu’il
souhaitait continuer au pouvoir pendant 8 ans. La jeunesse de cette époque
avait grandi pendant les différents états d’exception, le manque d’opportunités
et la pauvreté. Un groupe musical appelé « Los Prisioneros » écrivait
des chansons de contestation contre le régime militair et entre sa production
il identifait l’expression de la
jeunesse des quartiers bas comme la danse des exclus.
Cette jeunesse dans les rues qui se manifeste
aujourd’hui jusqu’à la destruction du métro et les militaires dans les rues est
un amalgame d’une expression très amère. Seule une frustration gigantesque peut
mobiliser une telle colère et rage pendant longtemps accumulées. C’est
l’expression de l’indignation de cette jeunesse témoin de ce que souffrent
leurs parents et grands parents avec ce sytème de privatisation, qui les
précarisent.
La rélation de l’État avec les secteurs plus
défavorisés n’est pas simple. Depuis la création de la République, (1818) les
chiliens aristocrates voient les plus modestes comme des sauvages qu’ils faut
civiliser. Il a eu l’école pour les plus pauvres tandis que le lycée était
réservé pour les jeunes des familles aisées. L’État avait besoin de main
d’oeuvre bon marché pour construir un pays. C’était les enfants de la campagne,
envoyés par les patrons qui ont lutté pour l’indépendance de l’Espagne. Plus
tard ils ont écrit des épisodes héroïques pendant la guerre contre le Pérou et
la Bolivie.
La puissance de l’Etat n’a pas hésité à envoyer
l’Armée pour « pacifier » les indiens mapuches du sud. L’école et les
programmes du Ministère de l’Education nous a appris que cette confrontation
était une pacification, mais les mapuche se souviennent plutôt d’une guerre
d’extermination. Le peuple mapuche, les héritiers des premières habitants, le
peuple autochtone cherche à être reconnu par l’État (Langues, culture).
La rélation de l’Etat avec les plus
défavorisés est tissé par des épisodes de mépris, d’invisibilité et
d’ignorance. La mesure actuel de ces derniers jours d’envoyer les militaires
dans les rues par le Président Piñera s’inscrit dans cette série d’épisodes
d’autoritarisme. La violence s’exprime incontrôlable et pour la droite
conservatrice n’a pas d’autre solution que la force militaire. Des abus et
déviances ont déja eu lieu sur des civils...
Une partie de l’opposition n’a pas accepté
l’invitation du Président à dialoguer ce qui est un profonde erreur[1].
C’est le moment de dialoguer, mais les policiens en ce moment cherchent leurs
propres intérêts. La confusion est totale. Certains répètent ce que nous disons
depuis très longtemps : un jour il y aura une explosion sociale, le coût
de la vie est trop chère pour les chiliens en général et pour les plus pauvres,
en particulier.
Le peuple chilien est fatigué de manger les
miettes qui tombent de la table de ceux qui contrôlent le pays. Le temps est
arrivé d’écouter la voix d’un peuple humble qui cherche à vivre dans la dignité.
Le peuple chilien est un peuple qui aime la
fête, la rencontre et la solidarité. Il y a une sagesse cachée dans l’âme de
chaque commercant, employé, professeur, paysan et étudiant. Le matérialisme et
l’individualisme de la société de consommation nous a aveuglé. Le libéralisme
économique nous a fait croire que les chiffres de croissance et le fonctionnement
du marché sont plus importantes que la condition humaine. Dans cette
compétition pour exister nous sommes tous responsables d’avoir mit en priorité nos
désirs de richesse, de biens matériels, de pouvoirs et de privilèges.
Pour sortir de cette crise, il nous faut une
nouvelle éthique basée sur le partage et la reconnaissance d’autrui, évitant
toute discrimination et cherchant l’intégration des plus défavorisés. Pour
avancer dans cette éthique nous devons réfléchir sur notre mode vie
individualiste et matérialiste qui nous a séparé.
Nous pouvons imaginer un pays différent moins
inégal et plus juste. Nous avons besoin d’une rencontre nationale pour faire
tomber les barrières socio-éconimiques-culturelles qui cloisonnent la société chilienne
depuis des décennies.
Le Chili est un pays qui se caractérise depuis
ses origines par sa volonté d’exister malgré les contrastes excessifs de sa
géographie. Que cette volonté de construire nous permette de nos reconnaître et
construire une terre de justice pour tous, une terre où le ciel peut venir se
reposer, une terre et un ciel qui se rejoignent pour paraphraser Claude
Michelet ..
...ET RÊVER ENSEMBLE DES PROMESSES DU CIEL ET
DE LA TERRE.
[1] Dans la quatrième semaine du conflit nous
voyons une ouverture du gouvernement pour changer la Constitution. Il y a des
différences avec l’oposition sur le mécanisme : le gouvernement préfère
que se soit le Parlement actuel et l’oposition demande une Assamblée
Constitutionnelle élue par le peuple. Pour les secteurs plus conservateurs le
mécanisme de l’Assamblée représente une menace pour leurs intérêts.
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