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Mostrando entradas de enero, 2021

L’école qui écoute la vie des jeunes

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Dans la classe du collège, un élève au fond de la classe dit quelque chose qui déclenche le vacarme général. Je ne comprends rien à ce qu’il dit, mais les éclats de rire se répandent partout. Serein, immobile, je me laisse interpeller par les rigolades et mon regard se concentre sur un élève qui vient de soulever légèrement son masque. J’arrive à entendre : « -ouf, j’avais besoin de respirer un bon coup ». Je les laisse faire, le bruit est trop fort pour que je puisse le stopper. En quelques secondes, je me suis rappelé de mon collège d’enfance et moi faisant la même chose. Rire à pleines dents jusqu’à en pleurer. C’est un simple geste de vie derrière les masques qui couvrent nos visages, nos vrais visages. Quand le calme revient et tous les regards se focalisent sur moi en attendant peut-être une réprimande, je redis la phrase de l’élève qui m’a étonné. Tous les élèves me confirment leur difficulté à vivre une vie normale derrière leurs masques. Pour les rejoindre, je demande d’ouvrir

Mon humanité est collée à ma pédagogie

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  En traversant la porte d’entrée de la classe de 4 ème , je reviens dans mes souvenirs au début de ma carrière lorsque je donnais des cours dans la banlieue de ma ville natale. Que ce soit la première fois ou la dernière, je constate que l’expérience est toujours la même : sur mes épaules, je porte mes bagages d’émotions d’enfance, les aventures d’adolescence et les décisions de ma jeunesse. Mes mains ne sont pas vides, au contraire, elles sont remplies de moments lumineux et d’autres plus opaques. Dans le contact quotidien avec mes élèves je suis appelé à être celui qui connaît sa matière, un dictionnaire ambulant, un cahier ouvert pour recevoir leurs questions ou agir en tant que plateforme d’Internet pour savoir répondre aux mille et une informations qu’ils me demanderont. Mais, au-delà des contenus de ma discipline, je dois aussi être prêt à recevoir leurs humanités qui se construisent jour après jour, parce que derrière leurs questions ou leurs silences, il y a aussi une pers