La crise des institutions

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Continuation de l'article "Le Chili se réveille"
La crise des institutions
Pourquoi ce modèle hérité de la dictature n’avait pas changé en démocratie ? La peur des dirigeants était réel, dans les années 1990, vu que Pinochet restait présent dans la vie politique comme chef de l’Armée et ensuite comme Sénateur à vie. A deux reprises il avait fait des manoeuvres de force contre le gouvernement pour montrer son mécontentement sur la question d’une loi qui cherchait à établir la vérité sur les milliers de détenus disparus pendant la dictature et sur une enquête qui responsabilisait son fils d’un trafic d’argent.
Mais, il y a eu aussi, une accommodation de la classe politique au modèle. La richesse effectivement circulait dans le pays, les biens de consommation arrivaient plus au moins à tous, l’économie fonctionnait et l’emploi montrait des chiffres positifs.
La classe politique s’est habitué à se financer par des moyens peu  transparents. Dix ans après la dictature, le pays commençait à sentir une certaine fatigue d’un discours de la part de politiciens. La promesse d’une joie avec l’arrivée de la démocratie tarde beaucoup. La Constitution actuelle est la même à quelques détails prêts de celle créée par le general Pinochet pendant la dictature. Le peuple chilien demande aujourd’hui la création d’une nouvelle Constitution et d’un pacte social, représentatif d’une véritable démocratie.
Mais, ce n’est pas la seule institution qui a perdu la confiance des citoyens. Avec stupeur la société a vu aussi comment les entrepreneurs se mettaient d’accord pour augmenter les prix du papier toilettes, des poulets, des médicaments et d’autres produits de première nécessité. La justice de son coté sanctionnait les principaux responsables avec une amende et des cours d’éthique à l’université. La colère a augmenté entre les plus pauvres parce que pour un vol commun ils allaient en prison. Mes parents chargés d’une épicérie ont dû fermer deux fois la même année et en plus payer une amende pour vendre sans donner un ticket qui justifiait la vente. Le service d’impôts avait des inspecteurs dans la rue qui contrôlaient l’émission de ce ticket pour éviter l’évasion d’impots. La fermeture du local se faisait à l’instant même et pendant 7 jours. Les pertes pour nous étaient considérables. Par contre, l’opinion publique écoutait avec consternation l’information qu’un grand entrepreneur qui avait deposé le bilan recevait le bénéfice d’éxonération des impôts.
L’église catholique auparavant, principal soutien moral de la société chilienne a vu tomber son prestige. Les abus de conscience et sexuel pratiqués par certains de ses membres ont touché sa crédibilité qui était déjà en baisse par une pratique et un discours éloignés de la vie de ses fidèles.
Un des derniers discours social de l’église, en 2000 d’un ancien président de la conférence des évêques qui avait lancé l’idée de fixer un smic éthique, c’est à dire considérer une augmentation du salaire minimum en fonction du coup réel de la vie a été considéré impraticable par les entrepreneurs et des politiciens.
Aussi bien l’Armée de Terre que les Carabineros (Gendarmerie), deux institutions subordonnées au pouvoir politique, ont vu aussi dégringoler leurs prestige. Deux enquêtes judiciaires ont découvert un groupe d’officiers de l’armée de terre et de généraux des carabiniers, responsables de la déviation des fonds publics qui allaient directement à leurs bénéfices. C’était un mauvais signe pour une société qui considérait que ses institutions publiques restaient impécables face à la corruption.
La richesse accumulée par le système privé de santé, les bureaux qui cotisaient les fonds de pensions et les conditions de vie des plus riches n’a fait qu’augmenter l’indignation des plus vulnérables.
La société a constaté que les plus pauvres devaient faire plus d’effort pour arriver à finir le mois. Plusieurs fois nous avions constaté que le coût d’alimentation au Chili était le même qu’ici en France.
La délinquance s’est accrue, les jeunes croient qu’ils peuvent vivre grâce au marché de la drogue et la droite cherche à endurcir les peines. Les citoyens commencent à s’enfermer dans leurs maisons par peur de se faire agresser.
Autrefois, les grandes surfaces, de vrais palais de la consommation avec leurs lumières sont devenus des cibles faciles pour arracher la richesse en pleine jour. Partout, les entreprises recrutent des gardiens civils pour protéger leurs biens.
Nous avons toujours entendu parler que le pays restait incorruptible et que ces faits se passaient ailleurs. Malheureusement, nous avons commencé à perdre confiance dans les  institutions et entre nous. Pour les élections présidentielles la population n’arrive pas à s’enchanter avec un discours. Entre 2006 et maintenant, le pays à eu 4 périodes présidentielles partagés entre Bachelet de centre gauche (2006-2010 ; 2014-2018) et Piñera de droite (2010-2014 et 2018-2022) ce qui montre un va et vient de la politique sans un discours cohérent. Finalement la population pense qu’elle est obligée de voter pour le moins pire des candidats au lieu d’un projet pays.

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