Kervignac, maître-verrier Gabriel Loire

Dédiée à Notre-Dame-de-la-Pitié, la nouvelle
église est déclarée patrimoine du XX siècle, label officiel français créé en 1999 par le ministère de la Culture pour
être décerné à des réalisations architecturales et urbanistiques appartenant au patrimoine culturel du XXe
siècle et considérées comme remarquables.

Le maître-verrier Gabriel Loire est l’artiste
créateur des vitraux. Dans sa biographie nous découvrons qu’il est né en 1904
en Maine-et-Loire et mort en 1996 à Chartres. Il
étudie à l’École Régionale des Beaux-arts d’Angers, d’où il obtiendra son
diplôme à 20 ans. Ce qui nous frappe c’est une carrière professionnelle et
artistique qui le consacre comme un maître-verrier exceptionnel. Il s’est formé
avec les maître-verrier de Chartres et ensuite il a créé sa propre entreprise.
Il a innové la technique du vitrail en utilisant les dalles de verre de 25 mm d’épaisseur,
éclatées et serties dans des joints de ciment armé. Cette technique était plus favorable
pour la construction en béton de l’église.
Nous avons visité cette église un après-midi de ce mois
de juillet et pendant une heure nous avons contemplé les vitraux. La position
du soleil était plus favorable sur la façade
ouest. En rentrant, nous sommes frappés par la couleur rouge des verres qui
représentent la passion du Christ sur la frise au-dessus de l’autel. L’artiste
utilise d’une manière aussi remarquable les différentes tonalités de bleu pour mettre
en valeur la figure de Marie. La mère de Jésus est omniprésente, en commençant par sa naissance et son mariage avec
Joseph son époux. Les dessins qu’il propose pour chaque scène sont aussi un motif
de curiosité et d’admiration. Parfois, nous pouvons rester une bonne dizaine de
minutes pour apprécier les personnages et les objets : la colombe pour
représenter l’Esprit Saint, la tête de l’apôtre Jean au moment de la dernière
Cène, les soldats au sol, boulversés par la Résurrection du Christ, la bague que
Joseph offre à Marie et même Marie qui tricote et médite les derniers évènements,
tous des clins d’oeil originaux et créatifs de l’artiste.
Visite à ne pas manquer cet été !
Alain Rocard auteur de Les vitraux de Gabriel Loire à
Kervignac offre une information très riche sur l’artiste et l’église sur ce
site :
D’autres informations
sur l’artiste sur :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Loire
À l’entrée vous avez une fiche explicative des vitraux.
Comme nous l’avons déjà remarqué, l’artiste met en relief la présence de la
Vierge Marie dans la vie de Jésus.
Ensuite, l’Annonciation à Marie par l’ange Gabriel. L’Esprit Saint est représenté par une colombe.
La résurrection de Lazare, dernier signe avant la passion
du Christ, est suivie par une scène où, le blanc sur un fond noir, graphique toute
la solennité de l’entrée de Jésus, à Jérusalem, monté sur un âne.

Les scènes suivantes sont très significatives par les
couleurs et les ambiances. Trois panneaux montrent la prière de Jésus à Gethsémani
où un ange vient le consoler pendant que les apôtres dorment derrière. Le dessin
des apôtres qui dorment est remarquable. Après la scène de la négation de
Pierre qui apparaît avec un coq est sublime. Les hommes et la femme signalent avec un doigt
qu’il était un des disciples du Christ

La visite commence par la façade nord-ouest avec une scène de la vie quotidienne
de Marie et ses parents : Anne et Joachim.
Ensuite, l’Annonciation à Marie par l’ange Gabriel. L’Esprit Saint est représenté par une colombe.
Très belle image du mariage entre Marie
et Joseph devant un prêtre. Joseph porte sur sa main droite la bague du
mariage.
Les scènes continuent avec le passage de
la naissance de Jésus, la présentation au Temple et la fuite en Égypte.
Dans cette partie de l’Église
vous avez accès à l’étage pouvant prendre les photos de plus près et apprécier
le travail sur les verres.
L’artiste nous offre deux scènes des miracles de Jésus, sur
la façade est de l’église. Aux noces de
Cana de Galilée, la famille de Jésus ainsi que les apôtres sont invités à y
participer. Voyant qu’ils n’avaient plus de vin, Marie dit aux serviteurs de
faire ce que Jésus leur dira. La scène est représentée par Marie, en bleu, un
serviteur, quelques vases en jaune, rouge et orange, Jésus et les époux.


Ensuite, l’artiste introduit les scènes de la passion
avec la résurrection de Lazare, magnifiquement dessiné avec les bandes qui tombent
libérant ses mains.


La dernière Cène du Christ est au centre de la
façade est. L’artiste dessine deux
personnages par panneau. Jésus est au centre avec la coupe et le pain, habillé
en blanc et l’apôtre Jean appuie sa tête sur la table. Tous les apôtres sont en rouge sauf Judas, qui
est seul à l’extrême droit avec un sac des pièces d’argent, nous supposons.

De cette manière-là, nous entrons au coeur de la passion
du Christ qui est devant Ponce Pilate. Jésus porte un habit rouge et une
couronne d’épines. Nous constatons que les personnages n’ont pas de visages
et peu importe, parce que la force expressive des dessins et des couleurs nous
transmet leur humanité.
Les images suivantes sont celles du chemin de croix. Entre
les rouges, les blancs et les noirs, nous percevons les soldats, les armes, Simone
de Cyrène, les pièces d’argent offert à Judas et les femmes qui suivent Jésus
qui porte sa croix. Un soldat fouette Jésus qui tombe par terre. Son visage est
à peine visible entre le sol et la croix. C’est une image profondément
humiliante qui nous rapproche de son sacrifice. Les images suivantes sont celles du chemin de croix. Nous voyons les soldats, les armes, Simone de Cyrène, les pièces d’argent offertes à Judas, les femmes qui suivent Jésus qui tombe à terre.

Marie, la mère de Jésus, souffre de voir son
fils qui est conduit comme un délinquant à subir une morte cruelle. L’artiste
la dessine dans les bras du disciple aimé de Jésus. Il sera dépouillé de ses
vêtements pour être mis sur la croix.
Tout est accompli, Jésus pend sur la croix, sa tête penchée sur le côté n’a pas la force pour se tenir et son sang est reçu par deux anges pendant que Marie, la mère douloureuse, pleure et implore la force de Dieu parce qu’une épée brise son coeur de mère.

C’était la préparation de la Pâques et il fallait agir vite. Un Juif a demandé le corps de Jésus pour l’ensevelir dans un tombeau nouveau. Bien que les personnages n’ont pas de visages, sur cette scène, Marie paraît en avoir des yeux qui reflètent sa profonde tristesse. L’inclination des têtes témoigne la douleur qu’ils portent.
La Résurrection du Christ est représentée en 5 panneaux. Le premier jour de la semaine, un groupe de femmes vient voir le sépulcre. Soudain, il y a eu un grand tremblement de terre et un ange est descendu du ciel et roula la pierre. Les gardes sont bouleversés et ils sont comme morts. L'image de ces soldats est éloquente.

Apparemment, l’artiste a laissé exprès au milieu des façades, quelques panneaux pour représenter une image centrale de sa création. C’est le cas de la croix, la dernière cène et maintenant, la Sainte Trinité. Le Père est au centre avec le monde sur sa main, l’oeuvre de sa création. Le Christ à sa droite, le Sauveur avec la croix. Et l’Esprit Saint à sa gauche représenté par la colombe.
L’oeuvre n’est pas fini sans nous raconter les épisodes de la dormition de Marie et celui du mystère de l’Assomption au ciel, deux façons de raconter les derniers jours de Marie sur terre. Les évangiles apocryphes racontent qu’un ange annonce à Marie sa mort. Elle s’est endormie paisiblement. L’Église orthodoxe insiste sur la douceur de la mort de Marie, tandis que l’Église Catholique n’en parle pas mais seulement de son Assomption.
Loin de la dispute entre les deux églises, l’artiste transmet les deux croyances sans provoquer de scandale. Marie est pleine de grâce et a partagé notre humanité. Toute sa vie terrestre elle était orientée vers Dieu et sa volonté et elle n’a pas peur de la mort. Elle nous apprend à confier. Les anges l'aident à monter au ciel. Un ange la prend par ses pieds.
Pour finir ce parcours, le peuple de Dieu est représenté par les saints, les évêques et les fidèles habillés en costume breton.
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