Kervignac, maître-verrier Gabriel Loire


Kervignac est une ville de Bretagne d’environ 7 000 habitants, dans le Morbihan (56), dans laquelle se situe une église construite entre 1956-1958. L’ancienne église a été détruite pendant les combats de la libération de l’occupation nazie.
Dédiée à Notre-Dame-de-la-Pitié, la nouvelle église est déclarée patrimoine du XX siècle, label officiel français créé en 1999 par le ministère de la Culture pour être décerné à des réalisations architecturales et urbanistiques appartenant au patrimoine culturel du XXe siècle et considérées comme remarquables.
L’église est construite sur un plan en croix grecque, sa structure est bétonnée et le toit est couvert d’ardoises. Le clocher forme une tour située à l’angle sud-ouest de l’édifice. Sur la façade principale un porche contient les 12 apôtres en bois polychromé. Une frise de 83 m2 fait le tour de l’église composée de 106 panneaux de 1,30 m de haut par 0,60 m de large qui racontent la vie de la Vierge Marie et du Christ.
Le maître-verrier Gabriel Loire est l’artiste créateur des vitraux. Dans sa biographie nous découvrons qu’il est né en 1904 en Maine-et-Loire et mort en 1996 à Chartres. Il étudie à l’École Régionale des Beaux-arts d’Angers, d’où il obtiendra son diplôme à 20 ans. Ce qui nous frappe c’est une carrière professionnelle et artistique qui le consacre comme un maître-verrier exceptionnel. Il s’est formé avec les maître-verrier de Chartres et ensuite il a créé sa propre entreprise. Il a innové la technique du vitrail en utilisant les dalles de verre de 25 mm d’épaisseur, éclatées et serties dans des joints de ciment armé. Cette technique était plus favorable pour la construction en béton de l’église.
Nous avons visité cette église un après-midi de ce mois de juillet et pendant une heure nous avons contemplé les vitraux. La position du soleil était plus favorable sur la façade ouest. En rentrant, nous sommes frappés par la couleur rouge des verres qui représentent la passion du Christ sur la frise au-dessus de l’autel. L’artiste utilise d’une manière aussi remarquable les différentes tonalités de bleu pour mettre en valeur la figure de Marie. La mère de Jésus est omniprésente, en commençant par sa naissance et son mariage avec Joseph son époux. Les dessins qu’il propose pour chaque scène sont aussi un motif de curiosité et d’admiration. Parfois, nous pouvons rester une bonne dizaine de minutes pour apprécier les personnages et les objets : la colombe pour représenter l’Esprit Saint, la tête de l’apôtre Jean au moment de la dernière Cène, les soldats au sol, boulversés par la Résurrection du Christ, la bague que Joseph offre à Marie et même Marie qui tricote et médite les derniers évènements, tous des clins d’oeil originaux et créatifs de l’artiste.
Visite à ne pas manquer cet été !
Alain Rocard auteur de Les vitraux de Gabriel Loire à Kervignac offre une information très riche sur l’artiste et l’église sur ce site :
D’autres informations sur l’artiste sur :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Loire

À l’entrée vous avez une fiche explicative des vitraux. Comme nous l’avons déjà remarqué, l’artiste met en relief la présence de la Vierge Marie dans la vie de Jésus. 
La visite commence par la façade nord-ouest avec une scène de la vie quotidienne de Marie et ses parents : Anne et Joachim.


Ensuite, l’Annonciation à Marie par l’ange Gabriel. L’Esprit Saint est représenté par une colombe.


Très belle image du mariage entre Marie et Joseph devant un prêtre. Joseph porte sur sa main droite la bague du mariage.


Les scènes continuent avec le passage de la naissance de Jésus, la présentation au Temple et la fuite en Égypte. 
Dans cette partie de l’Église vous avez accès à l’étage pouvant prendre les photos de plus près et apprécier le travail sur les verres.


L’artiste nous offre deux scènes des miracles de Jésus, sur la façade est de l’église. Aux noces de Cana de Galilée, la famille de Jésus ainsi que les apôtres sont invités à y participer. Voyant qu’ils n’avaient plus de vin, Marie dit aux serviteurs de faire ce que Jésus leur dira. La scène est représentée par Marie, en bleu, un serviteur, quelques vases en jaune, rouge et orange, Jésus et les époux.

Ensuite, l’artiste introduit les scènes de la passion avec la résurrection de Lazare, magnifiquement dessiné avec les bandes qui tombent libérant ses mains.

La résurrection de Lazare, dernier signe avant la passion du Christ, est suivie par une scène où, le blanc sur un fond noir, graphique toute la solennité de l’entrée de Jésus, à Jérusalem, monté sur un âne. 


La dernière Cène du Christ est au centre de la façade est. L’artiste dessine deux personnages par panneau. Jésus est au centre avec la coupe et le pain, habillé en blanc et l’apôtre Jean appuie sa tête sur la table. Tous les apôtres sont en rouge sauf Judas, qui est seul à l’extrême droit avec un sac des pièces d’argent, nous supposons.
Les scènes suivantes sont très significatives par les couleurs et les ambiances. Trois panneaux montrent la prière de Jésus à Gethsémani où un ange vient le consoler pendant que les apôtres dorment derrière. Le dessin des apôtres qui dorment est remarquable. Après la scène de la négation de Pierre qui apparaît avec un coq est sublime. Les hommes et la femme signalent avec un doigt qu’il était un des disciples du Christ
De cette manière-là, nous entrons au coeur de la passion du Christ qui est devant Ponce Pilate. Jésus porte un habit rouge et une couronne d’épines. Nous constatons que les personnages n’ont pas de visages et peu importe, parce que la force expressive des dessins et des couleurs nous transmet leur humanité.
Les images suivantes sont celles du chemin de croix. Entre les rouges, les blancs et les noirs, nous percevons les soldats, les armes, Simone de Cyrène, les pièces d’argent offert à Judas et les femmes qui suivent Jésus qui porte sa croix. Un soldat fouette Jésus qui tombe par terre. Son visage est à peine visible entre le sol et la croix. C’est une image profondément humiliante qui nous rapproche de son sacrifice. Les images suivantes sont celles du chemin de croix. Nous voyons les soldats, les armes, Simone de Cyrène, les pièces d’argent offertes à Judas, les femmes qui suivent Jésus qui tombe à terre.


Marie, la mère de Jésus, souffre de voir son fils qui est conduit comme un délinquant à subir une morte cruelle. L’artiste la dessine dans les bras du disciple aimé de Jésus. Il sera dépouillé de ses vêtements pour être mis sur la croix. 

Tout est accompli, Jésus pend sur la croix, sa tête penchée sur le côté n’a pas la force pour se tenir et son sang est reçu par deux anges pendant que Marie, la mère douloureuse, pleure et implore la force de Dieu parce qu’une épée brise son coeur de mère.




C’était la préparation de la Pâques et il fallait agir vite. Un Juif a demandé le corps de Jésus pour l’ensevelir dans un tombeau nouveau. Bien que les personnages n’ont pas de visages, sur cette scène, Marie paraît en avoir des yeux qui reflètent sa profonde tristesse. L’inclination des têtes témoigne la douleur qu’ils portent.


La Résurrection du Christ est représentée en 5 panneaux. Le premier jour de la semaine, un groupe de femmes vient voir le sépulcre. Soudain, il y a eu un grand tremblement de terre et un ange est descendu du ciel et roula la pierre. Les gardes sont bouleversés et ils sont comme morts. L'image de ces soldats est éloquente.

C’est surprenant la simplicité et la créativité du maître-verrier pour arriver à une belle harmonie entre les couleurs, les personnages et la vie de Marie. L’Ascension de Jésus au ciel est représentée par l’empreinte de ses pieds qui se lèvent dans le ciel. Pour la Pentecôte il choisit Marie au centre et les langues de feu qui descendent du ciel. Avec humour aussi, il dessine Marie qui tricote et qui réfléchit tout ce qui s’est passé.

Apparemment, l’artiste a laissé exprès au milieu des façades, quelques panneaux pour représenter une image centrale de sa création. C’est le cas de la croix, la dernière cène et maintenant, la Sainte Trinité. Le Père est au centre avec le monde sur sa main, l’oeuvre de sa création. Le Christ à sa droite, le Sauveur avec la croix. Et l’Esprit Saint à sa gauche représenté par la colombe.





L’oeuvre n’est pas fini sans nous raconter les épisodes de la dormition de Marie et celui du mystère de l’Assomption au ciel, deux façons de raconter les derniers jours de Marie sur terre. Les évangiles apocryphes racontent qu’un ange annonce à Marie sa mort. Elle s’est endormie paisiblement. L’Église orthodoxe insiste sur la douceur de la mort de Marie, tandis que l’Église Catholique n’en parle pas mais seulement de son Assomption. 


Loin de la dispute entre les deux églises, l’artiste transmet les deux croyances sans provoquer de scandale. Marie est pleine de grâce et a partagé notre humanité. Toute sa vie terrestre elle était orientée vers Dieu et sa volonté et elle n’a pas peur de la mort. Elle nous apprend à confier. Les anges l'aident à monter au ciel. Un ange la prend par ses pieds.




Pour finir ce parcours, le peuple de Dieu est représenté par les saints, les évêques et les fidèles habillés en costume breton.


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