L’humble serviteur
L’humble serviteur
La pointe s’enfonce sur ton corps déjà abattu.
Ton bourreau t’inflige des coups lourds que tu résistes stoïquement en
silence.
La noblesse de ton matériel oblige le merlin de se doter d’astuces pour
accomplir sa mission.
Tes fentes, tu lui offres, dernier geste digne face à la dévastation.
Le fer te poignarde maintes fois.
Le fil arrive à te faire craquer et tu romps ton silence.
Ton cri millénaire ressemble aux fissures qui s'originent sur les parois des glaciers.
La lame qui t’a tranché s’arrête un instant pour écouter le bruit profond
de ton existence qui s’achève.
La fierté de ta figure se découvre humblement.
Encore un coup et ta chair roussâtre, comme un nouveau né voit la lumière
Le vent s’arrête de souffler,
Le soleil se cache derrière un nuage pour dissimuler une larme,
Les oiseaux, ses anciens locataires, chantent un hymne à son hommage
Quelques insectes courent désesperés quittant son ancienne demeure.
Ton corps tiède sur le champ s’ouvre au regard curieux de tes mystères
Quel était ton origine ?
Comment est tu arrivé dans ce pays ?
Combien d’hivers as tu souffert ?
Quelles histoires sont parties avec toi sans que personne puisse les
transmettre !
Ton apparence extérieur disait que tu as dû être mutilé de nombreuses fois.
Les tourbillons qui forment tes noeuds sont des cicatrices qui révèlent la
douleur qui ont façonné ton existence.
Pardonne-nous frêne,
Ton bois nous recevons,
une fin digne de ta puissance nous te promettons
une fin digne de ta puissance nous te promettons
La terre où t’as poussé pleure ton départ et ses habitants partagent cette douleur
Fidel témoin des temps
Gardien de la nature
Loué soit ton créateur
Pour t’avoir eu, humble serviteur.
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