Entrer dans une femme

 


Je découvre sur les réseaux sociaux les propos de Zoé Johansen, que je ne connais pas, jusqu’à aujourd’hui: « Saviez-vous... que quand vous entrez dans une femme, vous êtes à l'intérieur d'un autre être humain, vous êtes à l'intérieur d'elle ? As-tu déjà réalisé à quel point c'est sacré ? » Je reste silencieux. Quelque chose brûle en moi. Je ne sais pas quoi exactement. En tout cas, son expérience me renvoie à la mienne. Étant un homme, j’ai envie de lui répondre.

Elle parle d’entrer dans une femme et cela me fait penser quand je rends visite à quelqu’un. D’abord je prends rendez-vous, on fixe une date et une heure et on se met d’accord si j’apporte quelque chose ou si finalement j’offre un bouquet ou un cadeau à mon hôte.

Je suis donc un invité, je ne suis pas un intrus. En conséquence, je n’entre pas sans la permission ou avec la précipitation. Je suis attentif à elle, je prends le temps de l’écouter, de savoir comment s’est passé sa journée, les dernières informations, enfin je suis soucieux d’installer entre nous une ambiance de confiance. Je suis prêt à lui ouvrir mon cœur et mes sentiments.

Tout ce préambule n’est pas artificiel. Je comprends que nous habitons nos corps différemment. Pour la femme «son cœur est lié à son sexe », c’est-à- dire, qu’elle a besoin d’établir une communion avec l’homme pour le recevoir. En effet, à part communiquer intelligemment, elle veillera sur mon regard, ma manière de m’approcher d’elle, mon état d’âme. Si mes approches sont sincères je serais autorisé à entrer à l'intérieur d'elle, « ce qui est un cadeau, un honneur, quelque chose de sacré », selon Zoé.

Dans l’intimité de la réception, la femme conserve dans son tiroir mystérieux le fluide germinal de l’homme. L’homme n’a pas cette expérience d’habiter au-dedans, il vit à l’extérieur de lui-même. C’est peut-être pour cette raison que le rapport est réduit dans les médias à une simple technique acrobatique ou sportive. Actuellement, nous entendons que certains hommes sont des « déprédateurs sexuels », ce qui nous compare avec les animaux qui suivent un parcours génétique déjà établi. Pure extériorité et impulsivité!

L’image proposée par l’auteure je la confronte aussi avec ma propre humanité. Ayant un organe masculin extérieur je suis facilement excitable. Mes yeux se glissent impertinemment sur l’ouverture de sa blouse et je fantasme avec sa nudité. Parfois, ma main l'incommoder et ma précipitation la mettre mal à l’aise. Et en effet, l’auteure nous alerte sur cet acte communicatif dont « elle ressent tout quand vous entrez, car toute votre énergie est transmise à elle ». Mon corps d’homme répond à des signes très sensibles et quand j’entre dans la femme, il se libère. Comme un nœud qui avait besoin d’être détaché il est enfin libéré et si la communion est parfaite les corps vont frémir ensemble. Pour chacun cette jouissance prend deux routes différentes : pour moi c’est un aboutissement, mais pour elle, ce n’est que le début d’une communication.

Finalement, je partage pleinement avec l’auteure l’idée suivante : « ce qui ouvre vraiment une femme, c'est d'aller au fond, mais pas d'aller au fond d'elle, d'aller au fond de soi, de se connaître… ». Je comprends par ceci, la communication profonde entre deux êtres humains qui cherchent la complicité et la communion. La vie quotidienne nous offre une multitude de situations aliénantes qui nous empêchent de vivre en harmonie. La femme n’est pas la monnaie d’échange de nos mauvaises journées. Je reçois l’invitation à me regarder avec sincérité et clarifier mes intentions avant d’entrer dans ma femme. Parfois, me laisser illuminer par ma propre femme sur mes défauts est un pas pour pouvoir entrer chez elle. C’est aussi une invitation pour ma femme à accueillir mon humanité qui cherche la complémentarité et la tendresse.

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