La boufée d'air
La bouffée d’air
Depuis deux semaines en France j’arrive pour le printemps qui ne se décide pas
à faire apparition complèment. Seulement quelques journées ensoleillées dans lesquelles
les familles et leurs enfants se précipitent dans les parcs pour profiter des
rayons de l’astre roi.
Cette ville de Nantes répresente pour moi la maison de mes beaux parents et
le lieu où j’ai épousé leur fille. Je ne connais pas très bien leurs quartiers
mais elle m’est semble bien agréable et surtout moins fatiguante que les
grandes villes.
Dans mes souvenirs, venir ici restait pour moi une maison accueillante, une
table bien préparée et un repas avec des sujets de conversations toujours
intéressants. Et c’était bien sûr la ville des parents de ma femme.
Naturellement, visiter mon beaupère, qui a la maladie d’Alzheimer, dans sa
maison d’accueil ne m’a pas paru quelque chose d’étrange. Cela fait déjà trois ou
quatre fois que je suis allé le visiter, toujours avec ma femme.
Je suis à l’écoute et en observation de ce qu’il vit dans son lit. Je
contemple le regard de patience et d’amour de sa femme. Je contiens les larmes
de ma femme de voir son père qui la regarde mais qui ne dit rien. Je suis
attentif aux expressions, ses gestes et ses bruits. « Il a dit oui »,
nous répétons lorsqu’il arrive à exprimer quelque chose. Mais le silence de sa
condition nous déstabilise. Dans mon imaginaire je suis arrivé à me dire que
d’un jour à un autre il sera capable de dire quelque chose pendant 3 ou 4
minutes.
Essayant de comprendre sa maladie je suis incapable de donner une réponse.
Dans ma désolation je reviens à un signe vital à chaque fois que nous ouvrons
la porte de la chambre 223 : sa respiration. Le savoir respirer et
s’approcher de lui et entendre son rythme nous apaise. Nous suivons sa bouffée
d’air comme la mélodie d’un concert que nous espérons qui s’achève avec un
applaudissement sonnore.
Nous espérons que les anges et les chérubins annoncent avec trompettes et cymballes
qu’un nouveau arrivé monte au ciel accompagné de la Vierge Marie.
Du haut du ciel il verra une foule qui chantera le Salve Regina et milles
larmes de joies et de tristesse pour la vie d’un grand homme. Parmi les paroles
il y aura celle de sa femme, de ses enfants et ses amis proches qui vont témoigner de ses vertus.
Nous espérons un grand ciel magnifique qui le recoit.
Pour l’instant, nous écoutons la vie sonnore de son souffle d’air. Il est
parmi nous comme un enfant qui a besoin de tout le monde. Et ma pensée part à
200 kms à peu près pour imaginer le souffle d’un nouveau né.
Dans ce temps de printemps la vie nous prépare aussi la naissance du bébé
de ma fille et mon gendre. Il sortira du ventre de sa maman et quand ses
poumons vont être en contact avec l’air, il va crier de toutes ses forces la
victoire de la vie. En même temps, mon fils souffle les bougies de son 17ème anniversaire. Souffle de vie et d'espérance que nous avons choisi de vivre en France.
L’air, cet élément que les anciens pensaient comme le principe de la vie me
connecte avec trois personnes, trois évènements, trois épisodes, trois aventures
qui s’écrivent différement. Et il va falloir prendre une bonne bouffée d’air
pour arriver à vivre tout cela dans la paix.
Comentarios
Publicar un comentario